vendredi 4 mars 2011

Karima, la Karmina


Lors d'une visite hasardeuse aux portes-ouvertes de l'Insim à Tizi-ouzou, j'ai eu l'occasion de traverser une exposition de peintures surprenantes. Puis j'ai pu parler avec l'auteure, Karima Ababou, qui m'a expliquée sa démarche... « Je les ai peint pendant mes six derniers mois d'école. On retrouve les mêmes gestes, presque les mêmes couleurs. Pour moi c'est mettre dans une oeuvre ce qui ne peut pas être matérialisé, des émotions...». 



La Karmina, comme ses amis la surnomment, a grandit à Tizi-Ouzou. Quand elle arrive en 2e année de lycée, elle commence à s'ennuyer fermement puis au bout de quelques mois de remise en question de ce système et de la valeur du bac, elle décide de tout plaquer! Alors elle fait un choix pragmatique : une formation professionnelle en coiffure qui lui permet rapidement de gagner sa vie. Pendant deux ans, elle travaille chez Momoh, un salon qui ne désemplit jamais et où elle remplit à la fois les fonctions de coiffeuse, confidente et conseillère en tout genre. Qui sait, peut-être qu'un jour Karima écrira un roman ou un recueil de nouvelles autour de toutes les histoires croustillantes qu'elle a entendu à cette époque...
Cette année là, on lui parle de la future réouverture de l'école des Beaux Arts d'Azazga. Karima décide de s'y préparer, arrête de travailler au salon et s'inscrit aux ateliers de peinture et de modelage à la Maison de la culture, un lieu qui devient vite son QG. En 2006, elle passe le concours avec succès. Quatre années d'apprentissage la confirment définitivement dans sa voie d'artiste. « C'est ce qui me motive, ce qui me fait vivre, la peinture, la peinture, la peinture! Quand je peints, je me sens libre, je peux être moi-même, je m'exprime comme je veux...». Elle aime peindre avec ses doigts comme elle peut travailler avec un pinceau, une spatule ou un couteau. Elle utilise de l'acrylique et de la peinture à l'huile car c'est ce qui donne le plus de vivacité aux couleurs. Elle s'achète des toiles quand elle en a les moyens, et en confectionne elle même avec du tissu quand il faut se serrer la ceinture (pour connaître son système D, cliquer ici). Ses oeuvres ont été exposées plusieurs fois, et vendues souvent. Aujourd'hui fraîchement diplômée, la Karmina a plus que jamais faim de nouvelles connaissances. Attirée par la valeur qu'on accorde à l'art en Europe, elle vise désormais les Beaux Arts de Cergy en France et croise les doigts pour que le visa ne lui soit pas refusé. On croise tous les doigts avec elle car Dieu sait qu'elle nouvelle merveille elle nous peindra à son retour?



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire